ARTIGO PUBLICADO EM MAIO DE 2016
Alerta para os perigos da descentralização de competências da esfera do Estado para os municípios
L’EXPRESSO
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L'échec de la réforme éducative suédoise : Une leçon pour Paris ?
La Suède est-elle allée trop loin dans la décentralisation de son système éducatif ? C'est la championne de la désétatisation de l'Ecole qui est priée par l'OCDE le 4 mai à se réformer une nouvelle fois mais en marche arrière. L'organisation internationale invite la Suède à réformer en profondeur son système éducatif pour améliorer le niveau de compétences des élèves et réduire les inégalités. Un appel qui clôt la réforme éducative la plus libérale des pays de l'Ocde. Déjà un démenti pour nos futurs dirigeants ?
C'est un champion de la reforme éducative qui est ciblé par l'étude de l'OCDE. Dans les années 1990 la Suède a pris la tête des pays réformistes dans l'optique du New Management. Le pays est passé en quelques années d' un système éducatif étatique et centralisé à une décentralisation totale. Les enseignants sont devenus des employés communaux. Les établissements sont gérés par des chefs d'établissement qui ont totale liberté de
gestion sous tutelle de la municipalité et une large autonomie pédagogique.
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L'Etat attribue aux communes une enveloppe globale
pour ses services en échange de services. Les parents peuvent inscrire leur
enfant dans l'école de leur choix à l'intérieur de la commune. Ils disposent
d'un chèque éducation. C'est son apport qui alimente le budget de chaque école.
On a donc la plus large décentralisation parmi les pays de l'Ocde et elle a été
effectuée en un temps record.
Le triste bilan de la reforme
Vingt ans après la réforme, le diagnostic dressé par l'OCDE sur l'école
suédoise relève des points forts. Malgré le chèque éducation, les différences
entre les écoles sont faibles. Les relations profs élèves sont bonnes. Mais
l'OCDE pointe le faible niveau de compétences des élèves suédois et la baisse
régulière des performances en compréhension de l'écrit, en maths et en sciences
dans les évaluations PISA depuis 10 ans. Celle-ci découle en partie du manque
de discipline dans les classes : les élèves suédois sont les plus souvent en
retard dans l'Ocde. Elle provient aussi de
l'émiettement du système de formation des enseignants dont l'embauche est
maintenant municipale. L'Ocde pointe aussi le faible niveau du statut social des enseignants :
seulement 5% d'entre eux estiment que leur métier est valorisé dans la société,
un taux très proche de celui de la France. Autre proximité, dans un contexte
fort différent : l'étude souligne le manque de clarté dans l'administration de
l'Ecole et dans ses objectifs.
Le retour à une
certaine étatisation
L'Ocde invite d'abord à revoir le financement de l'Ecole. Elle estime qu'il est insuffisant et qu'il faut apporter de nouvelles
ressources. Cela remet en question le choix opéré dans les années 1990 du
chèque éducation. Elle invite aussi à revoir la formation des enseignants et à
la "re-étatiser" à travers un institut national. L'éclatement du
système a conduit à multiplier les instituts de formation et à abaisser le
niveau de formation. L'Ocde demande aussi un effort pour valoriser le métier
enseignant en encourageant un pilotage partagé des établissements, ce qui remet
en cause sa municipalisation, et en encourageant la coopération entre les
enseignants. Enfin l'organisation invite à faire des efforts pour améliorer le
niveau scolaire des élèves issus de l'immigration en renforçant l'enseignement
du suédois et l'école primaire.
François Jarraud
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