SÍLABAS DE VENTO
ESPAÇO DE ESCRITOS VADIOS
quarta-feira, 16 de dezembro de 2020
«O JOVEM CONSERVADOR», poema de Eugénio Lisboa
domingo, 8 de novembro de 2020
INTERNATIONal
Ce qui anime les plus
de 70 millions d’électeurs de Trump
Par Wendy Brown
POLITISTE
Sur environ 155 millions d’électeurs, soit environ les trois quarts de la
population adulte américaine, entre 72 et 75 millions ont voté en faveur de la
réélection de Donald Trump. Il s’agit d’une augmentation substantielle par
rapport aux 63 millions qui l’ont porté au pouvoir en 2016. Ainsi, non
seulement Trump a perdu peu de ses anciens partisans, mais il en a recruté de
nouveaux, notamment parmi les populations noires, latinos et les jeunes blancs.
Que savons-nous à leur sujet ?
J’écris ceci alors que nous
attendons toujours de connaître le résultat de l’élection présidentielle
américaine de 2020. Trois États cruciaux – la Caroline du Nord, la Géorgie et
la Pennsylvanie – n’ont pas encore terminé le dépouillement de leurs voix et il
se peut que le décompte ne soit pas clos et certifié avant plusieurs jours.
Certains États, comme la Caroline du Nord, acceptent même que les bulletins par
correspondance, postés au plus tard le jour des élections, parviennent
aux bureaux de vote jusqu’au 12 novembre
Si le chemin de Biden vers
la victoire est fragile et celui de Trump plus encore, il est une autre
inconnue : ce qu’il adviendra des recours en justice que la campagne Trump est
en train de déposer aujourd’hui ; contestations qui viseront notamment à
délégitimer le vote par correspondance, moyen de vote établi et accepté de
longue date, utilisé cette année par des dizaines de millions de personnes
désireuses d’éviter la promiscuité sociale dans le contexte de la pandémie de
la Covid-19.
Il y a donc
beaucoup de choses que nous ne savons pas. Mais il y en a d’autres que nous
savons, et avec lesquelles nous devrons compter, quel que soit le résultat.
Sur environ 155
millions d’électeurs, soit environ les trois quarts de la population adulte
américaine, entre 72 et 75 millions ont voté en faveur de la réélection de
Donald Trump. Il s’agit d’une augmentation substantielle par rapport aux 63
millions qui l’ont porté au pouvoir en 2016. Ainsi, non seulement Trump a perdu
peu de ses anciens partisans, mais il en a recruté de nouveaux, notamment parmi
les populations noires, latinos et les jeunes blancs. Près d’un tiers des
électeurs américains défendent sa présidence et en redemandent, ou, du moins,
veulent à tout prix éviter une présidence Biden.
Que savons-nous
à leur sujet ?
Ces électeurs
apprécient ou ne se soucient pas que ce président ne fasse rien pour diriger ou
rassembler la nation, et, qu’au lieu de cela, il aboie, se vante, injurie et
attaque à la manière d’un petit tyran de cour de récréation.
Ces électeurs
apprécient ou ne se soucient pas que Trump paie moins d’impôts que les
travailleurs et présente une dette de près d’un demi-milliard de dollars envers
des créanciers inconnus.
Ils apprécient
ou ne se soucient pas qu’il n’ait pas tenu ses promesses électorales de
2016 : nouveau plan de couverture santé, réindustrialisation du Midwest,
mur frontalier payé par le Mexique, lutte contre la crise des opiacés.
Ils apprécient
ou ne se soucient pas qu’il encourage les groupes de haine que sont les
suprématistes blancs et les milices armées de droite ou les dangereuses
théories conspirationistes et leurs menaces de violence civile extrême.
Ils apprécient
ou ne se soucient pas qu’il ait été accusé de manière crédible de harcèlement
ou d’agression sexuelle par plus d’une vingtaine de femmes, et qu’il s’en
prenne régulièrement à ses interlocutrices ou opposantes avec des insultes
misogynes.
Ils apprécient
ou ne se soucient pas qu’il ait traité la Covid-19 avec une indifférence quasi
totale, sans tenir compte des protocoles sanitaires et médicaux, à tel point
que les taux d’infection et de mortalité aux États-Unis connaissent désormais
des flambées dans les régions qui le soutiennent, et dépassent ceux de
n’importe quel pays industrialisé – attitude qui a contribué à la dégradation
de l’économie et devrait bientôt briser le système de santé américain déjà
surchargé.
Ils apprécient
ou ne se soucient pas que le seul plan de sauvetage fiscal fédéral pendant la
Covid, le Cares Act, loin d’atténuer les terribles difficultés des classes
ouvrière et moyenne victimes de la pandémie, ait constitué la plus grande
redistribution ascendante des richesses de l’histoire du capitalisme par le
biais de réductions d’impôts pour les riches et de prêts bon marché et
illimités aux entreprises.
Ils apprécient
ou ne se soucient pas qu’il nie l’urgence climatique et les crises écologiques
connexes qui menacent tout ce qui concerne l’avenir.
Mais le plus
grave sans doute est que ces électeurs apprécient ou ne se soucient pas que le
président méprise les institutions, les normes et les pratiques
démocratiques. Ils affirment, ou sont indifférents au fait, que son
régime porte toutes les marques d’un nouveau fascisme, appelées à s’intensifier
au cours d’un second mandat. Outre la propre personnalité dictatoriale de Trump
– exposée au grand jour lorsqu’il s’est déclaré, sans fondement, vainqueur de
l’élection dans la nuit de mardi à mercredi –, ces marques incluent : des
tentatives de mainmise sur les tribunaux et les agences gouvernementales
indépendantes ; la punition de législateurs, de gouverneurs et d’États entiers
pour manque de loyauté ; l’attaque sans relâche des médias, des spécialistes et
des intellectuels ; la diffusion de propagande depuis son bureau présidentiel ;
l’utilisation de l’armée et de la police pour décourager et étouffer la
résistance et, bien sûr, la contestation des procédures électorales établies et
des résultats de l’élection.
Mais à part
ceux qui déclarent réellement apprécier tout ce qui précède – et ils existent
–, qu’en est-il de ceux qui déclarent tout simplement ne rien en avoir à faire
dès lors que le régime de Trump leur offre quelque chose d’autre qu’ils
considèrent comme vital ? Leur attitude ne découle pas d’un sujet unique ni
n’est analysable de manière monolithique. Pour certains, la seule chose qui
importe est leur portefeuille d’investissement ou leur facture fiscale. Pour
d’autres, c’est le caractère sacré du mariage hétérosexuel ou l’innocence
inégalée du fœtus. Pour quelques-uns, c’est Jérusalem ou les colonies de
Cisjordanie, et pour d’autres encore, c’est le droit de disposer d’une arme à
feu. Et bien sûr, pour beaucoup, c’est leur droit à la suprématie blanche et
masculine qu’ils considèrent menacée.
Pour presque
tous, cependant, c’est une certaine forme de liberté qui est en jeu. Dans
presque tous les entretiens menés avant l’élection avec des électeurs trumpistes,
Biden et le Parti démocrate étaient associés au socialisme, et Trump à la
liberté. Les campagnes du Parti républicain au Congrès n’ont eu de cesse de
marteler ce thème : voter contre un Démocrate, c’est empêcher la prise de
pouvoir socialiste de la nation (risque qui s’est illustré lors des primaires
des Démocrates) par le « Squad » au Sénat, par les supposés organisateurs
marxistes de Black Lives Matter et par la candidate noire à la vice-présidence
qui, par le passé, a soutenu l’assurance maladie pour tous (Medicare for All).
Il serait
facile d’imaginer qu’il s’agit là de propos réchauffés aux relents de guerre
froide, même si ce thème a nul doute consolidé le soutien vis-à-vis de Trump à
Miami, en Floride, où des millions de Cubains continuent de nourrir du
ressentiment à l’égard de la révolution de 1959. Mais la guerre froide n’a
quasiment pas joué de rôle dans la volonté d’étiqueter la candidature
Biden-Harris de socialiste. Le vrai danger en jeu correspond plutôt à celui
décrit par Hayek dans La Route de la servitude et
par Friedman dans Capitalisme et liberté. Il s’agit du spectre
socialiste que la droite voit tapi dans tout programme de justice sociale
(qualifié par la droite d’« ingénierie sociale »), c’est-à-dire dans
tout effort visant à remédier à l’inégalité, systémique et ancienne, d’accès au
logement, aux banques, à l’éducation, à l’emploi et même au vote, et dans toute
promesse de remplacer les impôts régressifs par des impôts progressifs sur le
revenu et la richesse.
L’Obamacare est
considéré comme du socialisme. Fox News fait régulièrement référence au
socialisme du Parti démocrate. Et le site d’information de droite, Breitbart, a
assimilé « Kamrade Kamala » au communisme après qu’elle a publié une vidéo de
campagne expliquant l’équité comme un principe selon lequel tout le monde
commence une compétition à partir de la même ligne de départ et y participe
selon les mêmes règles. Lorsque les Démocrates sont ainsi qualifiés, ce n’est
pas le spectre d’une répression politique qui est brandi (quoique celui d’une
imposition du « politiquement correct » le soit), mais celui de voir les
prestations et la redistribution sociales remplacer une économie de marché pure
(truquée) que les partisans de Trump considèrent comme le lieu de l’autodétermination.
Et peu importe que ces derniers soient financièrement au bord du gouffre,
confrontés dans leur famille et leur communauté à la dépendance aux opiacés,
qu’ils envoient leurs enfants dans des écoles défaillantes, considèrent les
études supérieures comme matériellement inaccessibles. Le mantra socialiste
leur fait craindre de perdre le peu qu’ils ont par le truchement d’un New Deal
vert, d’un Obamacare élargi, d’un plus grand accès à l’enseignement supérieur,
d’une réforme de l’immigration et d’une nation moins dure et méchante envers
non seulement les étrangers mais aussi ses citoyens méprisés en raison de leur
appartenance raciale et ethnique.
Bien sûr, ce
qui anime certains électeurs de Trump est plus primaire : racisme viscéral et
xénophobie ; haine des féministes, des écologistes et des élites côtières ;
ressentiment plein de colère face à ce qu’ils perçoivent comme du mépris de la
part des Américains éduqués et cosmopolites ; amour pour un tyran qui empoigne
et agresse à sa guise. La passion de tous les partisans de Trump ne peut
s’expliquer que par le seul néolibéralisme. Mais la chose la plus intelligente
que le Parti républicain et ses médias affiliés ont fait pour compenser la
performance effective de Trump, a été d’étiqueter les Démocrates de socialistes
et d’identifier Trump à la liberté. Liberté de résister aux protocoles
anti-Covid, de baisser les impôts des riches, d’élargir le pouvoir et les
droits des entreprises, de tenter de détruire ce qui demeure d’un État
réglementaire et social. Cette version de la liberté imprégnait déjà toute la
culture anti-gouvernementale et anti-démocratique néolibérale ; tout ce que le
Parti républicain avait à faire était de la consolider.
Il ne nous
reste plus qu’à nous demander ce qui aurait pu être autrement. Car quitte à se
voir estampiller de socialistes, les Démocrates n’auraient-ils pas eu intérêt à
choisir un véritable socialiste démocrate comme candidat plutôt que Biden ?
Cela n’aurait-il pas été l’occasion d’éduquer l’Amérique à ce qu’est réellement
le socialisme démocrate (et sur la liberté dont il est assorti !), de dénoncer
ouvertement la kleptocratie des trumpistes et pas seulement de l’homme, et de
galvaniser les dizaines de millions de milléniaux qui voyaient l’année 2020
comme un tournant dans leur lutte pour sauver la planète et améliorer leur
propres perspectives de prospérité ? Biden a fondé sa campagne sur la décence,
or on ne peut pas vraiment dire que cette vertu surannée figure en haut de la
liste des préoccupations de la plupart des gens en ce début de XXIe siècle. Un
avenir meilleur, si.
Traduit de l’anglais par
Hélène Borraz.
POLITISTE,
PROFESSEURE DE PHILOSOPHIE POLITIQUE À BERKELEY (UNIVERSITÉ DE CALIFORNIE)
terça-feira, 27 de outubro de 2020
Para combater as notícias falsas
Holan Hidgon é professor de história e de media studies na universidade de Estado da Califórnia, acaba de publicar o livro The Anatomy of Fake News, onde traça a longa história das notícias falsas nos EEUU. A propósito da publicação, concedeu uma longa e importante entrevista à revista «Philosophie» (Octobre 2020) que importa ler para melhor nos movimentarmos no complexo e errático mundo da informação.
Transcrevem-se alguns alguns conselhos fornecidos ao leitor que, obviamente, não dispensam a leitura integral da mesma:
«Nous traversons une crise profonde de l'information»
(...)
«Utilisez les informations, ne vous faites pas utiliser par elles. Vérifier une information consiste à repérer qui en est l'auteur et quelles en sont ses sources. Quand l'auteur est anonyme et/ou qu'aucune source n'est citée, il y a un problème. Par ailleurs, ne confondez pas la quantité avec la qualité. Mieux vaut avoir peu d'informations sur un sujet mais les avoir vérifiées, qu'en parcourir beaucoup en survol. Enfin, vous devez vous demander sans cesse: suis-je sur le point de linker ou de partager cette information parce qu'elle me fait plaisir et qu'elle me conforte dans mes convictions, ou parce qu'elle est exacte? Est-ce que je veux collaborer à la diffusion de fake news ou être informé?»
quinta-feira, 15 de outubro de 2020
segunda-feira, 3 de agosto de 2020
POR «UMA ECONOMIA DO BEM-ESTAR»
Numa entrevista ao L'OBS de 16 a 22 de julho, o economista americano, Prémio Nobel da Economia, traça os contornos de uma nova forma menos falseadora de aferir o desenvolvimento de cada país. O referente PIB, por si só, segundo ele, subverte a noção de distribuição da riqueza que, na fórmula clássica e usual não reflete as grandes debilidades e desigualdades existentes em cada Estado.
Recorda, a propósito, que, em 2009, após a crise das dívidas soberanas, Obama anunciava uma retoma da economia dos EEUU; só que dessa retoma, apenas 1/º dos mais ricos foram beneficiários, ou seja, só 1 em cada 10 americanos sentiu, de facto, essa retoma.
A utilização de indicadores até agora desprezados, num «diário de bordo», daria uma perceção mais afinada do estado de um país e dos setores onde deveriam ser gastos, prioritariamente, os Orçamentos de Estado: saúde, ambiente, educação.... A exemplo do que fazem a Nova Zelândia e a Islândia, por exemplo.
A ler.